jeudi 9 septembre 2010

Un besoin de subjectivité

De retour après une longue trêve estivale propice à l'introspection.

Avec le recul, je constate une sorte d'inadéquation. Difficile de trouver le ton juste. "Personnel" ne veut pas dire "intimiste". Ni bloc-note, ni journal intime de mes projets professionnels, quel besoin ce "blog professionnel à tonalité personnelle" cherche-t-il à satisfaire?

Je dirais que c'est le besoin d'une réflexion pleinement subjective sur des questions pleinement professionnelles. Par exemple :
- l'élaboration et la mise en oeuvre des stratégies,
- l'accompagnement du changement,
- le développement des ressources humaines et des talents,
- l'impact du web social sur les organisations.

Cette réflexion subjective prend la forme d'une réflexion sur sa propre pratique (pratique de consultant, ici). C'est donc essentiellement un "travail sur soi", comme disait Wittgenstein, un des grands philosophes du XXème siècle, à propos de la philosophie.

Il y a beaucoup de veille sur le web autour des questions qui viennent d'être mentionnées. Beaucoup de veille, beaucoup d'idées. Beaucoup de choses intéressantes. Beaucoup d'observateurs et d'analystes. Mais peu de subjectivité, peu de sujets. Et peu de "travail sur soi".

Pourtant, il est illusoire de vouloir aborder ces questions comme s'il s'agissait de questions techniques, objectivement caractérisables et maîtrisables. Tout au contraire, il s'agit de questions ouvertes, riches, ambiguës, créatives. Et les réponses adéquates résident avant tout dans la force et la cohérence de la vision subjective des "décideurs".

Mais "subjectif" ne veut pas dire "individuel"! Plus il y a de sujets impliqués, plus le point de vue subjectif développé a des chances d'être à la hauteur des défis à relever. D'où l'importance déterminante de l'échange d'idées et du partage d'expériences. D'où la nécessité aussi d'adopter, dans les organisations, des modes de gouvernance plus communautaires, plus démocratiques.

D'ailleurs, une organisation, coalition (communauté?) d'acteurs aux intérêts divergents et aux frontières labiles, n'est-elle finalement autre chose qu'une forme particulière de subjectivité collective? Et le rôle principal du consultant n'est-il pas d'en articuler la vision?

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